Interview de Liem HOANG NGOC (16 juin 2017)

 

Politique Région – Quelle a été votre réaction au soir des résultats électoraux, sachant que la FI est bien implantée en Haute-Garonne et en Ariège mais que LREM de E. Macron reste très ancrée dans la région comme dans le pays ?

Liem Hoang Ngoc – Le grand vainqueur du premier tour est l’abstention. Ceci indique qu’il n’y a pas une adhésion massive au programme du nouveau président. Le fort score de LREM est du à la vague post présidentielle qui profite avant tout au parti du président. Ceci vaut dans notre région comme dans toute la France. Dans la monarchie présidentielle qu’est la cinquième république, de nombreux électeurs estiment désormais qu’une fois élu le monarque, la messe est dite et que l’élection législative n’a aucune utilisé, d’où le fort taux d’abstention. La cinquième République est d’autant plus anti-démocratique qu’elle permettra peut être au parti du président, qui a réalisé 25% au premier tour de la présidentielle, de disposer de plus de 70% des sièges à l’assemblée nationale ! Le comble est que M. Macron compte gouverner par ordonnances malgré cette écrasante majorité pour imposer une loi travail 2. Ceci est d’autant plus inquiétant qu’il entend rendre l’état d’urgence permanent. C’et pourquoi nous en appelions, dès le soir du premier tour, à une remobilisation des abstentionnistes pour éviter que le président ne dispose des pleins pouvoirs !

 

– A qui allez-vous vous adresser avant le scrutin définitif du second tour ? L’ensemble des électeurs de droite comme de gauche ? Les milieux populaires qui ont délaissé les urnes ? Autres publics ?

– Nous nous adressons avant tout à celles et ceux qui travaillent dur, aux retraité.e.s modestes et aux chômeurs pour leur dire qu’ils ont besoins de députés insoumis pour plaider leur cause face au programme économique de Macron qui va affecter fortement leurs conditions d’existence. Nous nous adressons plus généralement à toutes celles et ceux qui souhaitent voir émerger une opposition sociale et écologique forte dans la future assemblée qui va dessiner le nouveau paysage politique français. Les vieux partis sont morts. La « gauche » et « la droite » de gouvernement ont appliqué la même politique et se retrouvent d’ailleurs partiellement rassemblés dans le nouveau gouvernement pour poursuivre la même politique.   Les premiers insoumis vont entrer dans l’hémicycle pour porter l’espoir de celles et ceux pour qui la transition écologique et la redistribution des richesses sont devenues les urgences à traiter.

 

– A l’instar de Sébastien Vincini,  ne donnant pas de consigne de vote favorable à Jl Mélenchon disant que ce dernier a voulu détruire la gauche, comment appréhendez-vous l’attitude des socialistes dans votre circo et les autres de Haute-Garonne: plutot LREM, plutot FI, abstention ?

– Un large spectre se dessine désormais autour de ma candidature. Nous avons reçu le soutien de nombreux responsables socialistes influents tels Jean Louis LLorca (suppléant de la députée sortante et  battue Matine Martinel) et Claude Touchefeu, conseillère municipale PS. François Simon d’EELV a appelé à voter pour moi et le PCF entend tout faire pour faire barrage au candidat soutenu par Macron. La victoire est donc possible dimanche. En mobilisant les abstentionnistes, nous avons donc un gros réservoir de voix dont ne dispose sans doute pas notre adversaire, que ne soutient d’ailleurs pas Bertrand Serp, candidat de LR battu au premier tour.

 

– Tout au long de votre campagne personnelle, quelles auront été les principales préoccupations voire réactions des citoyens ?

– L’emploi, le pouvoir d’achat, la cause écologique, les services publics (en particulier dans les quartiers et particulièrement dans le domaine de la santé et de l’éducation) le logement, et l’insuffisance d’équipements sportifs  sont les principales préoccupations des toutlousain.e.s que nous avons rencontrés. La fermeture de classes en maternelle et dans les collèges, l’insuffisant maillage des transports publics, les compressions de personnels dans les hôpitaux sont des problèmes proprement toulousains, auxquels viennent s’ajouter l’hostilité à la privatisation de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, celle-ci risquant par ailleurs de conduire à une élévation incontrôlée du trafic aérien exacerbant les nuisances existantes. Par conséquent, une demande forte d’investissements publics et de redistribution prévaut. Le programme de la France insoumise l’avait intégrée. Nos concitoyens demandent des solutions concrètes à leurs élus. C’est pourquoi, bien que cela ne relève pas du champ de compétence du député, j’ai saisi le président du Conseil départemental et le Maire de Toulouse des problèmes liés à la fermeture de classes programmées au collège Badiou et à la maternelle Ferdinand de Lesseps.

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